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Belgique: 2023-11-20 19:04:06 , Lalibre.be – Les derniers articles
À 53 ans, Javier Milei, député de la coalition La Libertad Avanza (”la liberté avance”), entré en politique depuis trois ans à peine, a largement devancé lors de ce second tour de la présidentielle le candidat péroniste et actuel ministre de l’Économie, Sergio Massa.
Dans son premier discours après l’annonce de sa victoire, le nouvel homme fort de l’Argentine a promis : “Aujourd’hui commence la fin de la décadence”, avant d’annoncer “la reconstruction de l’Argentine” et d’enchaîner par “c’est fini le modèle appauvrissant de la “caste”. Aujourd’hui, nous adoptons le modèle de la liberté, pour redevenir une puissance mondiale.”
Pour parvenir à ses fins, le nouveau président, qui a fait exploser le paysage politique traditionnel argentin construit sur l’opposition entre péroniste et antipéroniste, a éructé qu’” il n’y a pas de place pour le gradualisme, la tiédeur ou les demi-mesures. Si nous ne procédons pas rapidement à des changements structurels, nous nous dirigeons tout droit vers la pire crise de notre histoire.”
L’homme, qui n’a jamais hésité à brandir une tronçonneuse dans ses meetings pour montrer comment il entendait couper dans les dépenses publiques, qui s’est plu à insulter ses adversaires et même le pape François, a annoncé son intention de remplacer la monnaie nationale par le dollar, de réduire drastiquement les dépenses publiques, d’interdire l’avortement, de libéraliser la vente d’armes ou de rompre les relations diplomatiques avec le Brésil et la Chine…
Mais Javier Milei, qui prêtera serment le 10 décembre prochain, devra composer à partir de ce moment avec la réalité du pouvoir argentin. Car le président élu n’a pas de majorité au Congrès, ni même de gouverneur provincial. Même avec le soutien de la droite qui a appelé à voter pour lui au second tour, il ne dispose d’aucune majorité qualifiée pour faire passer ses projets de campagne comme la fin de l’avortement ou la dollarisation de l’économie. Dans ce contexte, sa capacité à gouverner pose question et certains analystes entrevoient déjà une paralysie institutionnelle que Javier Milei pourrait être tenté de contourner en gouvernant par décret dans les domaines qui le permettent comme les coupes dans les dépenses publiques. Mais il sait qu’il aura face à lui les syndicats qui, maltraités pendant la campagne, n’entendent pas lui faciliter la vie.
“Dollariser” l’économie argentine ? “Le pays a plutôt besoin d’un traitement de choc”
Trump et Bolsonaro aux anges
À l’international, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a souhaité” bonne chance et succès” au nouveau gouvernement du voisin argentin, sans mentionner le nom de Javier Milei, qui avait qualifié Lula de” communiste corrompu”. L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro (2019-2022) a pour sa part félicité le nouveau président, estimant que” l’espoir brille à nouveau” dans la région.
Plus au nord, à Washington, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a félicité Javier Milei, saluant dans un communiqué “la forte participation et le déroulement pacifique du scrutin”, avant d’ajouter que les États-Unis” se réjouissent de travailler avec (le gouvernement Milei) sur des priorités communes”. L’ancien président américain Donald Trump, souvent présenté comme l’exemple de Javier Milei, n’a pas attendu l’annonce des résultats officiels pour féliciter Javier Milei sur son réseau social Truth Social. “Je suis très fier de toi. Tu vas transformer ton pays et faire de l’Argentine à nouveau un grand pays.”
Dans les pays frontaliers de l’Argentine, les présidents de gauche du Chili Gabriel Boric et conservateur du Paraguay Santiago Peña ont salué la victoire de Javier Milei, Gabriel Boric félicitant aussi” Sergio Massa pour avoir dignement reconnu sa défaite.” Le président de la Colombie Gustavo Petro, issu de la gauche radicale, a pour sa part déploré une victoire de l’extrême droite” triste pour l’Amérique latine”, mais a néanmoins félicité Javier Milei.
Moscou et Pékin inquiets
Le nouveau président ayant promis d’aligner sa politique sur celle des États-Unis, la Russie s’est montrée circonspecte. Moscou a déclaré par la voix de son ambassadeur en Argentine, Dmitry Feoktistov, que” la future administration a beaucoup à faire pour surmonter les problèmes sociaux et économiques”. Enfin, la Chine, visée par Javier Milei lors de sa campagne, a félicité le président et mis en avant les” bénéfices tangibles pour les deux peuples” de leurs relations économiques, qu’elle souhaite poursuivre. Le candidat avait affirmé vouloir mettre fin aux liens commerciaux avec la Chine, prétendant qu’il ne ferait pas d’affaires avec des communistes.
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