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Les prix du gaz au plus bas: retour à la normale ou calme avant la tempête?

Bron: www.lecho.be
Belgique: 2023-06-03 01:30:16 , Lecho.be Actualite

Les prix du gaz sont presque revenus à leur niveau d’avant-crise, mais les experts appellent à la prudence tant l’équilibre entre l’offre et la demande reste fragile.

Depuis quelques semaines, les prix de l’indice de référence européen pour l’échange de gaz, le TTF néerlandais, sont repassés sous la barre des 30 euros du MWh. Une première depuis la crise énergétique, qui avait vu les molécules s’échanger pour plus de 300 euros du MWh par instants.

Bien entendu, cette chute est compréhensible. L’été est en route, les températures sont élevées et, par conséquent, la demande en gaz est au plus bas. De plus, le remplissage des stocks européens et les efforts de diversification des sources d’approvisionnement suite à la guerre en Ukraine ont permis de trouver un nouvel équilibre offre-demande.

Mais à quel point cet équilibre est-il solide? Les différents efforts déployés pour se défaire de la dépendance au gaz russe suffiront-ils à passer l’hiver prochain sereinement?

Si la guerre en Ukraine nous a appris une chose, c’est qu’aucun équilibre n’est éternel. Aussi, les experts des marchés du gaz se montrent plus prudents que jamais quant aux risques géopolitiques qui pourraient perturber les marchés. “Les sources d’approvisionnement ont changé, certes, mais sommes-nous à l’abri d’autres événements extérieurs qui impacteraient nos fournisseurs?”, s’interroge Francesco Contino, professeur à l’école polytechnique de l’UCLouvain et spécialiste du secteur énergétique.


“La demande intérieure chinoise de gaz naturel liquéfié pourrait augmenter de 10% en 2023, mais les prévisions actuelles sont très incertaines.”

L’Agence internationale de l’énergie

“La demande intérieure chinoise de GNL pourrait augmenter de 10% en 2023, mais les prévisions actuelles sont très incertaines. Dans un scénario haussier, la nouvelle croissance de la demande chinoise pourrait atteindre 35% si les prix continuent de baisser et si l’activité économique générale se redresse rapidement“, a d’ailleurs averti l’AIE dans un récent rapport, tout en rappelant que, si elle a été l’un des facteurs explicatifs de la hausse des prix en Europe l’an dernier, la demande asiatique liée à la reprise économique post-covid n’a pas atteint les niveaux initialement prédits.

Stocks et température

En Europe, en raison des efforts de sobriété, la demande a aussi baissé en 2022. Et l’AIE s’attend à une stagnation en 2023. Mais en cas d’hiver rigoureux, les estimations pourraient bien être jetées à la poubelle. “Les températures clémentes nous ont sauvé l’hiver dernier. Mais nous ne sommes pas à l’abri du froid cette année. C’est l’un des principaux points d’interrogation qui aura inévitablement un impact sur la demande”, pointe Florence Carlot, spécialiste du secteur au sein du cabinet de conseil Arthur D. Little.

La seule donnée à peu près contrôlable du point de vue européen reste le remplissage des stocks. “C’est notre protection. Il faudra y veiller très attentivement étant donné l’impact que le taux de remplissage a sur les prix”, épingle Contino. Aujourd’hui, les stocks européens sont remplis à 68,9%, ce qui est historiquement haut. “Cela rassure les marchés”, ajoute le professeur, tout en rappelant que l’objectif de remplissage est fixé à 90% pour l’hiver.

In fine, ce qui est à craindre est une tempête parfaite. Imaginons, par exemple, une puissante reprise économique chinoise couplée à un hiver particulièrement froid et à une indisponibilité des capacités d’un pays fournisseur et les prix du gaz pourraient bien à nouveau crever le plafond. En clair, pour les spécialistes, un équilibre est retrouvé, certes, mais il est fragile et la prudence reste, plus que jamais, de mise. “Il ne faut pas détourner l’attention des mesures supplémentaires nécessaires pour atténuer les risques potentiels qui pourraient rapidement raviver les tensions sur le marché et la volatilité des prix”, avertit d’ailleurs l’AIE.


Le résumé

  • Les prix du gaz sont repassés sous la barre des 30 euros du MWh.
  • Pour l’AIE, un rééquilibrage offre-demande s’est opéré, mais il reste fragile.
  • Parmi les potentiels facteurs perturbateurs, on note l’activité économique asiatique, les températures, le taux de remplissage des stocks de gaz européens et la demande européenne en molécules.

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